Merci à toutes les héroïnes au front!

 

Elles se nomment Josée, Nabila, Nadia, Manon, Bahiya, Isabelle, Stéphanie, Léa, Claude, Samia… Elles travaillent principalement dans des secteurs d’emplois où le care (prendre soin) est en vedette. Elles sont, entre autres : éducatrices en services de garde, préposées aux bénéficiaires, infirmières, caissières, inhalothérapeutes, esthéticiennes, coiffeuses, enseignantes, travailleuses sociales, éducatrices spécialisées et on en passe! Elles portent les systèmes de santé et d’éducation en plus du milieu communautaire à bout de bras depuis longtemps déjà. Elles vivent en direct des histoires loin des contes de fées où la misère humaine est au premier plan, dans des systèmes complètement dysfonctionnels où « l’avoir » passe devant « l’être ».

 

Elles occupent des emplois à haut risque pour leur sécurité et on leur propose une légère augmentation pour qu’elles s’exécutent. Et si elles tombent, elles doivent se relever avant même la pleine guérison. Tous ces secteurs font face à une pénurie de main d’œuvre. Pas grave, elles travaillent pour trois! Et que dire de ces femmes racisées et aux statuts d’immigration précaires que l’on exploite encore plus. Elles se retrouvent majoritaires dans les emplois à bas salaire. À titre d’exemple, 86 % des personnes qui manipulent à la vitesse de l’éclair les caisses enregistreuses de tous les commerces et épiceries sont des femmes. En temps de pandémie, après le passage de chaque personne, elles désinfectent soigneusement toutes les surfaces afin d’assurer notre sécurité. Une autre façon insidieuse de « prendre soin » de nous à peu de frais! Et ce ne sont surtout pas elles qui bénéficient de l’augmentation de notre panier d’épicerie!

 

On les appelle nos « anges gardiens ». Et oui, on utilise le masculin pour les désigner! De plus, l’ange fait référence à une force invisible. Une autre façon d’invisibiliser le travail des femmes. Ces femmes que nous façonnons sans même nous en rendre compte avant leur naissance : Nos filles sont belles, nos filles sont douces, nos filles apprennent à « prendre soin de ».

Et le travail se poursuit à la maison! Ici s’ajoutent, dans une frénésie flamboyante de tâches, l’entretien ménager, l’école à la maison, les soins aux enfants, la gestion financière et la préparation des repas… Même si de plus en plus d’hommes prennent part à ces tâches domestiques, elles se retrouvent au front sur le plan de la « charge mentale ». Faisant augmenter, en situation de crise, le stress à un niveau alarmant. Tout ça, c’est sans compter que l’isolement amène une augmentation inquiétante de toutes les formes de violences domestiques.

 

Plus que des remerciements, les membres de l’équipe et membres du conseil de gestion de Récif 02 – Table de concertation des groupes de femmes Saguenay–Lac-Saint-Jean tiennent à souligner l’apport inestimable que vous, mesdames, apportez à toute notre communauté. Nous tenons à réitérer que nous serons présentes avec tout le mouvement féministe pour défendre vos droits et améliorer votre qualité de vie. Pour qu’un jour nous atteignions l’égalité de fait pour toutes les femmes et particulièrement celles issues de la diversité ethnoculturelle, de genre et de classe.

 

Merci!
Solidairement vôtre,

Véronique Potvin, Marilyn Maltais, Lynn Renaud, Gisèle Dallaire, Cynthia Thivierge,
Audrée Villeneuve, Sabrina Gobeil, Lise Larouche, Diane O. Gilbert et Mylène Renaud
Membres de l’équipe de travail et membres du conseil de gestion
Récif 02 – Table de concertation des groupes de femmes Saguenay–Lac-Saint-Jean