L’atteinte de l’égalité passe par l’éducation

Dans le cadre des consultations publiques sur la réussite éducative du Ministère de l’Éducation, le Réseau des tables régionales de groupes de femmes du Québec a déposé son mémoire.

Par le biais de ce mémoire, nous souhaitions proposer des actions transversales afin de permettre 1 – l’atteinte du plein potentiel pour tous, filles et garçons, 2 – un contexte propice au développement, à l’apprentissage et à la réussite et 3 – la mobilisation des acteurs et des partenaires autour de la réussite.

Notre désir de transversalité s’appuie sur les mesures énoncées dans la politique Pour que l’égalité de droit devienne une égalité de faits (2011-2015), où le Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) était nommé responsable d’au moins 12 mesures gouvernementales pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes au Québec. La majorité de ces mesures s’inscrivaient sous l’orientation 1 Pour la promotion de modèles et de comportements égalitaires.

À ce jour, nous pouvons tirer quelques éléments de bilan. Le plan d’action prévoyait la diffusion d’une campagne de promotion des rapports égalitaires destinée au grand public, laquelle était prévue pour 2014-2015. À notre connaissance cette campagne n’a pas eu lieu.

Le plan d’action prévoyait de mettre en place chaque année, pour les élèves de l’éducation préscolaire jusqu’à la fin de l’enseignement secondaire, des apprentissages en éducation à la sexualité de façon obligatoire. Il s’agissait d’une des mesures jugées prioritaires par les groupes de femmes. À preuve, depuis #AgressionsNonDénoncées, on a beaucoup entendu la nécessité d’offrir ces cours, de renseigner adéquatement les jeunes sur la notion de consentement. Des demandes en ce sens ont été reprises par la majorité des interlocuteurs lors des consultations sur le plan d’action en matière d’agressions sexuelles. D’abord prévus pour septembre 2012, ces cours ont fait l’objet d’un projet-pilote en 2015. Le contenu a été préparé sans que des groupes comme la Fédération du Québec pour le planning des naissances ou le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel n’y soient associés. Pourtant, ces groupes ont développé une expertise indéniable en cette matière. On prévoyait également que ce cours soit donné par des professeurs qui ne sont pas spécialisés en la matière et pas nécessairement à l’aise avec ces contenus. Cela fait partie des raisons pour lesquels ils ont été décriés par les syndicats d’enseignants. De plus, c’est un ajout à la tâche au moment où des coupes budgétaires sont imposées aux établissements d’enseignement. La nouvelle stratégie contre les violences et l’exploitation sexuelle étant dévoilé, nous décrions l’absence d’une implantation permanente d’un cours d’éducation à la sexualité.

Alors qu’il y a les faits et croyances suivantes :

  • L’école n’est pas valorisée dans certains milieux;
  • L’école peut être traumatisante face à trop d’échecs et entraîner une baisse de l’estime de soi;
  • Le découragement lorsque «raccrocher» veut dire repartir à zéro. Par exemples : reprendre le secondaire 1, franchir toutes les barrières du système;
  • Les difficultés supplémentaires pour les cheffes de familles monoparentales;
  • Le manque d’accès aux services de garde;
  • Le manque d’accès aux transports collectifs;
  • La réponse aux besoins de base est priorisée au détriment de la scolarisation.

Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec croit que pour favoriser la réussite scolaire, il importe:

  1. d’opter pour une analyse différenciée selon les sexes;
  2. de lutter contre la pauvreté, de donner aux enfants et aux familles les conditions matérielles et psychologiques qui favorisent l’apprentissage;
  3. de déconstruire les stéréotypes sexuels et sexistes;
  4. de considérer les enjeux du décrochage scolaire chez les filles;
  5. de permettre à tous les enfants de réaliser leur plein potentiel en leur apportant une pluralité de perspectives de carrière;
  6. de favoriser l’autonomie économique des femmes;
  7. de reconnaître les concertations locales et régionales existantes.

 

Pour consulter notre mémoire, L’atteinte de l’égalité passe par l’éducation.