L’autonomie économique des femmes et la conciliation Famille-Travail-Études

Madame la ministre,

Au cours des derniers mois, nous avons pu assister à plusieurs prises de position inquiétantes pour les droits des femmes au Québec. Nous nous attendons à ce qu’à titre de ministre responsable de la condition féminine, vous défendiez les droits de toutes les femmes vivant au Québec. Les travaux que vous menez actuellement en vue de l’actualisation de la politique gouvernementale en matière d’égalité pour les femmes et de l’élaboration d’un prochain plan d’action  constituent une bonne occasion pour le faire. C’est pourquoi nous amorçons aujourd’hui  cette campagne pour vous rappeler l’importance de cette politique et certains de ses éléments incontournables.  Nous souhaitons ainsi contribuer à vos réflexions et vous faire profiter de notre expertise en matière d’égalité pour les femmes.

« [] les femmes ont encore, en moyenne, des salaires ou des revenus inférieurs à ceux des hommes. Elles sont surreprésentées parmi les personnes qui gagnent le salaire minimum. Elles sont proportionnellement plus nombreuses à exercer des emplois atypiques, à temps partiel ou à durée déterminée. En outre, les écarts de revenus s’accentuent pour les femmes que la maternité ou la prise en charge d’un proche a éloignées du marché du travail pendant des périodes plus ou moins longues. [Leurs revenus inférieurs], les fragilise particulièrement à différentes étapes ou périodes telles que la maternité, la séparation, le divorce, la maladie, la retraite ou encore le décès du conjoint. »

– Politique gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2007-2017, p.53

Les femmes se heurtent toujours à des barrières systémiques et des stéréotypes sexistes qui freinent leur progression et leur ascension sur le marché de l’emploi. Certaines d’entre elles sont encore plus désavantagées à cause des discriminations liées par exemple, à leur origine, leurs capacités ou encore leur âge. En ce qui concerne la conciliation famille-travail-études, le partage des tâches domestiques et des responsabilités familiales, les femmes en assument encore une large part. Tous ces éléments ont un impact sur leur autonomie économique.

Quelques faits1 :

  • En 2010, les femmes gagnaient en moyenne 75 % du revenu des hommes pour les femmes en situation d’handicap c’est 47%. 2
  • Dans l’ensemble du Québec le taux de chômage chez les femmes immigrantes est près du double de celui des autres Québécoises, 6,5% comparativement à 11,8%.3
  • 57,4 % des travailleurs rémunérés au salaire minimum étaient des femmes, en 2012.
  • Les femmes effectuent la majorité du travail invisible : tâches domestiques, soins aux enfants et aux proches. ce travail représente une large part du produit intérieur brut (PIB), soit entre 34 % et 54 %.
  • Les femmes représentent 78 % des chefs de familles monoparentales et 81 % dans le cas des familles avec des enfants de 6 ans et moins.

Cet état de fait appelle des actions gouvernementales fortes pour soutenir les femmes dans toute leur diversité afin qu’elles atteignent l’égalité de fait. Une société pourvue d’un solide filet social contribue énormément au développement de l’autonomie économique des femmes. Autant dans son rôle d’employeur que de «redistributeur» de richesse, l’État ne peut délaisser ses engagements en matière d’égalité pour toutes les femmes. Un désengagement de l’État, particulièrement en éducation, en santé et en services sociaux, se traduit par un transfert des responsabilités vers la sphère privée, sphère à laquelle les femmes demeurent encore tacitement assignées. Ce n’est pas ce que nous voulons pour les femmes!

 Les femmes de toutes les régions du Québec : au cœur de l’action, au cœur des décisions!

1 SURPRENANT, Marie-Eve. Manuel de résistance féministe : remue-ménage, 2015, 186 p.
2 http://www.pauvrete.qc.ca/document/femmes-et-pauvrete/
3 CSF, Portrait statistique Égalité femmes-hommes, Montréal p. 28


Consignes pour la campagne :
CONNAISSEZ-VOUS LA POLITIQUE, MADAME LA MINISTRE?

Pour faire suivre une fiche thématique en faveur de l’égalité pour toutes les femmes à la ministre de la Condition féminine du Québec, téléchargez le modèle de lettre qui sera actualisé chaque semaine (ou copiez-collez ci-dessous). Vous pouvez ensuite :

À Québec
Ministère de la Justice, Édifice Louis-Philippe-Pigeon, 1200, route de l’Église, 9e étage, Québec (Québec) GIV 4M1

À Montréal
Ministère de la Justice, Palais de Justice de Montréal, 1 rue Notre-Dame Est, 11e étage, Bureau 11.39 Montréal (Québec) H2Y 1B6

À Maniwaki
224, rue Principale Sud, Maniwaki (Québec) J9E 1Z9

À Gatineau
Édifice Jos-Monferrand, 170, rue de l’Hôrtel-de-Ville, Bureau 8.6000, Gatineau (Québec) J8X 4C2

Et ce pendant les huit prochaines semaines!

Consigne essentielle : communiquez toutes vos initiatives au Réseau des tables de groupes de femmes du Québec : mettez-nous en copie de vos fax, courriels, faites-nous savoir si vous avez envoyé une lettre ou passé un coup de téléphone : Info@reseautablesfemmes.qc.ca ; fax : 866 861-1362.

Téléchargez les fiches thématiques à chaque semaine.

Vignette semaine 3: L'autonomie économique des femmes et la conciliation Famille-travail-études

Vignette semaine 3: L’autonomie économique des femmes et la conciliation Famille-travail-études

Fiche semaine 3: L’autonomie économique des femmes et la conciliation Famille-Travail-Études