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Communiqué – Consultations particulières sur le projet de loi n° 15

Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec défend le droit des femmes à la santé!

 

Saint-Lambert, le 23 mai 2023 – Aujourd’hui, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) participe aux consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace afin de déposer son mémoire présentant une analyse féministe de cette réforme d’ampleur du système de santé québécois.

D’entrée de jeu, le RTRGFQ est vivement préoccupé par le processus adopté par le gouvernement. Expéditif et accessible sur invitation seulement, il constitue en lui-même une atteinte à la démocratie. En se privant de l’expertise de nombreux groupes citoyens, organismes communautaires régionaux et organisations représentant une diversité de groupes marginalisés, le gouvernement risque d’aller de l’avant avec un projet de loi comportant plusieurs angles morts. Le RTRGFQ joint sa voix aux dizaines d’organisations demandant au gouvernement de mener un vrai débat public démocratique, garant d’une réforme réussie!

Une autre lacune du projet de loi 15 est qu’il n’a pas fait l’objet d’une analyse différenciée selon les sexes intersectionnelle (ADS+). « L’application d’une ADS+ permettrait au gouvernement d’identifier les impacts de son projet de loi sur le droit à la santé des femmes. Les reculs à anticiper pour les services en santé reproductive en raison de certaines propositions affectant l’autonomie des sages-femmes et des centres de santé des femmes en sont un bon exemple », soulève Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale du RTRGFQ. Le droit à la santé est un droit fondamental que le Québec s’est engagé à respecter au niveau international. Les femmes ne sont ni des clientes, ni des usagères de services de santé, elles sont titulaires de droits en matière de santé!

Le droit à la santé doit être compris de manière large et la participation de la population à la prise de toutes les décisions en matière de santé en est un aspect important. Or, au fil des différentes réformes, la participation de la population, dont les femmes et les groupes de femmes qui les représentent, aux décisions en matière de santé s’est retrouvée de plus en plus réduite. Le gouvernement actuel doit saisir l’occasion de renverser la tendance et de poser un jalon vers un plus grand respect du droit à la santé.

Les femmes sont encore trop souvent confrontées à plusieurs entraves qui minent sérieusement leur droit à la santé lorsqu’elles se tournent vers le réseau de la santé et des services sociaux. La réforme proposée permettra-t-elle de s’attaquer à ces barrières et d’accroître l’égalité d’accès des femmes aux services de santé? Le RTRGFQ estime qu’il est encore temps pour le gouvernement de procéder à une ADS+ du projet de loi 15 avant son adoption et nous fournir la réponse à cette question.

Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ) est un organisme féministe de défense collective des droits travaillant sur les questions touchant les intérêts et les droits des femmes en tenant compte de l’intersection des divers systèmes d’oppression. Il s’agit d’un regroupement provincial composé des Tables régionales de groupes de femmes représentant les 17 régions du Québec. Le RTRGFQ est en action depuis 2001 pour favoriser l’égalité pour toutes les femmes.

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Pour information et demandes d’entrevue

Royse Henderson
Organisatrice féministe politique
Cell. : 514 725-7049
Courriel : royse.h@reseautablesfemmes.qc.ca

Pour télécharger le communiqué, cliquez ICI.

Communiqué – Campagne d’alerte sur les entraves au droit des femmes à la santé

Action d’éclat pour l’accès des femmes
aux soins de santé

 

Saint-Lambert, le 19 octobre 2022 – Répondant à l’appel de mobilisation du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, les Tables régionales de groupes de femmes et des militantes féministes se sont rassemblées aujourd’hui devant le bureau du premier ministre du Québec, à Montréal, afin de réaliser une action d’éclat dénonçant les barrières d’accès aux services sociaux et de santé. Ces militantes ont recréé un jeu de serpents et échelles illustrant symboliquement les embûches qui minent le droit des femmes à la santé.

Les femmes plus durement touchées par les barrières d’accès

Les défis vécus par des personnes de tout horizon pour accéder aux services de santé dont elles ont besoin sont immenses. « Nous voulons mettre de l’avant le fait que les barrières affectent plus durement les femmes puisqu’elles sont les principales utilisatrices du réseau de la santé en plus d’être souvent celles en charge des soins et faisant le lien entre leur famille et les services sociaux et de santé », rappelle Audrey Gosselin Pellerin, organisatrice féministe politique au Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec.

Par ailleurs, pour plusieurs d’entre elles vivant à la croisée d’oppressions, notamment les femmes autochtones, racisées, immigrantes, âgées, de la diversité sexuelle, en situation de pauvreté, ayant des limitations fonctionnelles ou vivant hors des grands centres urbains, les obstacles se croisent et se cumulent. Johannie Marleau-Houle, coordonnatrice du Regroupement de femmes de l’Abitibi-Témiscamingue, insiste sur l’importance d’assurer l’accès à des soins de santé de qualité partout au Québec. « Ne pas investir adéquatement dans les services et réduire l’accès à ceux-ci dans nos régions contribuent à creuser davantage les inégalités déjà très présentes dans la population », fait-elle valoir.

Une direction préoccupante

Le Réseau et les Tables régionales de groupes de femmes saluent la volonté du gouvernement réélu de décentraliser le système de santé afin de mieux répondre aux besoins locaux et régionaux. Toutefois, la vision du premier ministre François Legault en matière de santé est une source de préoccupations. Ainsi, le manque de volonté politique, voire l’aveuglement volontaire, pour remédier aux problèmes persistants quant à la sécurisation culturelle des personnes autochtones est troublant. De plus, la promesse faite durant la campagne électorale d’accentuer le virage vers le privé annonce des jours sombres pour le système de santé public québécois. En effet, les dernières décennies de privatisation néolibérale ont démontré que cela mène à une réduction de l’accès aux services pour les plus pauvres, nuit au développement du système public et coûte plus cher à l’État au final.

De pair avec les 17 Tables régionales de groupes de femmes, le Réseau continuera de revendiquer que toutes les femmes aient rapidement un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire du Québec.

Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec est un regroupement provincial composé des 17 tables régionales de groupes de femmes au Québec. Il s’agit d’un organisme féministe de défense collective des droits travaillant sur les questions touchant les intérêts et les droits des femmes. Le Réseau et les Tables régionales sont en action depuis plus de 20 ans pour favoriser l’égalité pour toutes les femmes.

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Pour information et demandes d’entrevue

Royse Henderson : 514 725-7049 / royse.h@reseautablesfemmes.qc.ca

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Communiqué : action choc pour le droit à l’avortement

Communiqué de presse

Journée mondiale d’action pour la santé des femmes: Action choc pour le droit de toutes les femmes à l’avortement et à la santé!

Québec, 28 mai 2022 – Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a appelé les femmes à prendre part à une action choc sur la terrasse Dufferin. En cette Journée mondiale d’action pour la santé des femmes, le RGF-CN revendique pour toutes les femmes un meilleur accès à l’avortement, ainsi qu’un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire.

Par cette action choc et symbolique, les femmes ont choisi de transformer leurs corps en messages politiques afin de rappeler leur droit de pleinement contrôler leur corps et leur maternité.  « Par cette action, nous souhaitons créer une image forte et puissante qui démontre toute la violence que ces attaques à l’avortement constituent pour les femmes et pour leur intégrité physique et morale. C’est leur vie que l’on met en danger lorsqu’on attaque le droit à l’avortement », s’insurge Élise Landriault-Dupont du RGF-CN.

Le droit à l’avortement attaqué au Canada aussi

Le RGF-CN se positionne en solidarité avec les femmes, les personnes trans et non-binaires des États-Unis afin de dénoncer haut et fort les attaques au droit à l’avortement qu’elles subissent. « Nous tenons à contrecarrer l’influence qu’une telle décision pourrait avoir au Canada. Et bien que les attaques contre ce droit soient nombreuses ici aussi, il est important de rappeler que la jurisprudence établit clairement la légitimité du droit à l’avortement au Canada » poursuit la porte-parole. Rappelons qu’à pareille date l’an dernier, le Parti conservateur du Canada a défendu un projet de loi à la Chambre des communes visant à limiter l’accès à l’avortement, son 7e projet de loi depuis 2007.

Plusieurs obstacles nuisent au droit à l’avortement au Canada : les temps d’attente; les lois restrictives de certaines provinces; les distances à parcourir et les inégalités d’accès selon le lieu de résidence; la disponibilité de la pilule abortive; le statut migratoire des femmes. L’accès réel à l’avortement varie beaucoup d’une région à l’autre du Québec et du Canada.

Dans la grande région de la Capitale-Nationale, il n’y a qu’une clinique pour desservir toute la population. Le temps d’attente pour avoir un rendez-vous peut aller jusqu’à 4 ou 5 semaines. De plus, au Québec, la méthode non chirurgicale (pilule abortive) n’est pas facilement accessible : les délais d’attente et les restrictions imposées par le Collège des médecins du Québec en limitent son utilisation. 61 % des Québécoises ne connaissent pas l’existence de cette option.

L’accès réel à tous les soins de santé

Le RGF-CN, de concert avec le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, est préoccupé par l’avenir du réseau de la santé actuellement fissuré de toute part. La surcharge des travailleuses du système de la santé et des services sociaux; le manque de volonté politique en ce qui a trait à la sécurisation culturelle des personnes autochtones; la difficulté pour les femmes ayant un handicap d’avoir accès à certains services de santé ou services sociaux; l’absence de couverture pour les femmes à statut migratoire précaire; le délestage vers le privé et le milieu communautaire; tout cela doit cesser.

En cette Journée mondiale d’action pour la santé des femmes, nous revendiquons que l’avortement, ainsi que tous les soins de santé et les services sociaux, publics, gratuits, universels et de qualité soient réellement accessibles pour toutes les femmes, et ce, sur l’ensemble du territoire.

 

Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.

Communiqué : dévoilement de trois bandes dessinées pour le droit des femmes à la santé

Communiqué de presse

Pour diffusion immédiate

Les barrières d’accès en santé en images et en mots

 

Saint-Lambert, le 24 mai 2022 – À quelques jours du 28 mai, Journée internationale d’action pour la santé des femmes, le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec  (RTRGFQ) annonce le dévoilement de trois bandes dessinées réalisées dans le cadre de sa campagne d’alerte sur les entraves au droit des femmes à la santé. Elles seront dévoilées les 25, 26 et 27 mai sur le réseau social Facebook et mettront la lumière sur les barrières d’accès aux services sociaux et de santé qui minent le droit à la santé au Québec.

Dans une posture d’éducation populaire, le RTRGFQ a collaboré avec l’illustratrice Naj Hadi afin de mettre en images et en mots les parcours de Chandra, de Joséphine et de Judith, trois personnages aux horizons différents. Leurs chemins remplis d’embûches pour accéder à des soins de qualité font écho aux expériences similaires des femmes dans les dix-sept régions du Québec.

Les obstacles observés par les Tables régionales de groupes de femmes sont nombreux : services centralisés dans les centres urbains; services privatisés et tarifés aux femmes en situation de vulnérabilité; services inadaptés aux réalités diverses et multiples des femmes; longs délais d’attente et services réduits, interrompus ou manquants en raison d’une insuffisance de ressources humaines et financières; attitudes teintées de préjugés envers les femmes et particulièrement envers celles vivant à la croisée des oppressions.

« Ces multiples défis d’accessibilité du système public de santé touchent tous les pans de la population québécoise. Toutefois, les barrières affectent plus durement les femmes puisqu’elles sont à la fois les principales utilisatrices du réseau en plus d’être souvent celles qui prennent soin et font le lien entre leur famille et les services sociaux et de santé », explique Karine Drolet, secrétaire-trésorière du RTRGFQ.

Par ailleurs, pour plusieurs d’entre elles, notamment les femmes autochtones, racisées, immigrantes, aînées, lesbiennes, de la diversité sexuelle, vivant en zone rurale, avec un handicap ou dans la pauvreté, les obstacles se croisent et se cumulent. Cela entraîne des conséquences importantes sur leur santé physique et mentale de même que dans toutes les sphères de leur vie, qu’on pense au travail, aux études, à la famille, à l’implication citoyenne ou aux loisirs.

Le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec est préoccupé par l’avenir du réseau de la santé actuellement fissuré de toute part. La culture axée sur la performance, la surcharge des travailleuses du système de la santé et des services sociaux, le manque de volonté politique en ce qui a trait à la sécurisation culturelle des personnes autochtones, la détermination à restreindre l’offre de services sociaux et de santé aux personnes qui ne maîtrisent pas le français, de même que le délestage vers le privé et le milieu communautaire doivent cesser.

Nous demandons un réinvestissement massif dans le réseau public de la santé et des services sociaux et une réorganisation majeure. Des changements visant la qualité, la fluidité et la complémentarité des services offerts sont nécessaires pour favoriser le rétablissement des personnes et pour assurer le maintien et l’amélioration de ce système en fonction des principes de gestion publique, de gratuité, d’intégralité, d’universalité et d’accessibilité tels qu’énoncés dans la Loi canadienne sur la santé.

Audrey Gosselin Pellerin, organisatrice féministe politique au RTRGFQ, est sans équivoque : « Tout comme les personnages de Chandra, de Joséphine et de Judith, les Tables régionales de groupes de femmes sont réunies par leur soif de justice sociale et leur volonté de défendre le droit à la santé au Québec. Il importe que toutes les femmes aient rapidement un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire! »

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Pour information et demandes d’entrevues

Audrey Gosselin Pellerin, Organisatrice féministe politique

Cell. : 581.989.5913 audrey.gp@reseautablesfemmes.qc.ca

 

Pour consulter ou télécharger le communiqué : format PDF ou format Word.

Découvrez les bandes dessinées dévoilées ici :

Le 25 mai 2022 – Chandra

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La bande dessinée en images

Le texte de la bande dessinée format PDF

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Les vignettes pour les réseaux sociaux :

 

Le 26 mai 2022 – Joséphine

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Les vignettes pour les réseaux sociaux :

 

Le 27 mai 2022 – Judith

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Les vignettes pour les réseaux sociaux :

 

Téléchargez la bande dessinée complète :

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Lettre ouverte au Premier ministre pour le droit des femmes à la santé

Monsieur Legault, le droit des femmes à la santé est en jeu

Linda Crevier, présidente du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ)

La pandémie, et particulièrement Omicron, a poussé à son extrême un système de santé que l’on savait fragile depuis des années. Face à un réseau fissuré de toute part, un examen en profondeur s’impose. Force est de constater qu’il faudra rebâtir notre système différemment. Pour ce faire, les obstacles à l’accessibilité des services sociaux et de santé qui sont longtemps restés dans l’angle mort et qui touchent particulièrement les femmes devront être pris au sérieux par le gouvernement de François Legault.

Services centralisés, privatisés, tarifés, femmes larguées par la complexité du réseau et surtout confrontées aux violences commises par les institutions de la santé. L’ensemble des 17 Tables régionales de groupes de femmes et le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec prennent aujourd’hui le crayon pour alerter le Premier ministre à ces entraves au droit à la santé. Le gouvernement doit s’y attaquer pour que toutes les femmes aient rapidement un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire.

Des souffrances alimentées par les institutions

Dans les 17 régions du Québec, les groupes de femmes nous rapportent des cas montrant que le réseau de la santé arrive difficilement à prendre en compte l’aspect multidimensionnel des femmes. Par exemple, au sein d’une ressource en santé mentale, une femme rapporte la violence vécue dans un contexte conjugal. Celle-ci se fait blâmer et répondre que son trouble de santé pourrait être la cause de cette violence. Elle est réduite à une seule chose : son état mental. Il en est de même pour une femme confrontée à la grossophobie au sein du réseau. Ses enjeux de santé sont le plus souvent réduits à son poids. Une autre femme voit sa situation médicale banalisée en raison d’un préjugé quant à la plus grande tolérance des femmes noires à la douleur. Cela entraîne des délais dans son diagnostic.

Ces attitudes bien réelles causent des souffrances physiques et psychologiques aux femmes qui les subissent et affectent leur accès à des soins de qualité. L’an dernier, la mort de Joyce Echaquan a mis un visage sur cette forme de violence pernicieuse commise dans ou par une institution. Cette violence institutionnelle met particulièrement en danger la santé et la vie des femmes autochtones, dont plusieurs vivent en situation de vulnérabilité sociale, et de nombreuses autres femmes vivant à la croisée des oppressions.

Les services inadaptés voire refusés à certaines femmes sont un autre exemple de cette violence qui engendre leur exclusion du système de santé et de services sociaux. Des femmes ne peuvent bénéficier de services, telle une mammographie, parce que les équipements ne sont pas adaptés à leur situation de handicap. D’autres se voient refuser l’accès à l’adoption ou à la reproduction assistée en raison de leur contexte de handicap. Par ailleurs, le virage numérique dans l’octroi de services ou la prise de rendez-vous crée une fracture d’accès pour les femmes aînées, celles avec un faible niveau de littératie ou encore celles habitant des territoires où la connexion internet est insuffisante.

Enfin, nous observons au sein du réseau une violence institutionnelle envers son personnel composé d’une majorité de femmes, et dans certaines régions de travailleuses sans-papiers, réfugiées, immigrantes et racisées, aux prises avec des conditions de travail intenables. Le sous-financement historique des services publics a engendré un réseau dont le fonctionnement repose sur la surcharge, la sous-rémunération, la non-reconnaissance voire l’exploitation de leur travail. Ces femmes en paient le prix par leur santé et leur appauvrissement.

Des gains historiques compromis

Ces enjeux vécus par les femmes se tournant vers le système de santé et par celles qui y travaillent s’inscrivent dans un continuum de violences genrées. Les gains pour le droit à la santé et pour l’égalité des femmes qui ont découlé de la mise en place du réseau public de la santé et des services sociaux sont sérieusement compromis.

Il y a un an, à la sortie du Plan d’action en santé et bien-être des femmes, le gouvernement Legault déclarait que leur santé est au cœur de ses préoccupations. Aujourd’hui, nous lui demandons s’il reconnaît les obstacles évoqués et s’il est prêt à agir dès maintenant de manière structurante pour les éliminer. Il est essentiel que le Québec ait des services sociaux et de santé véritablement accessibles aux femmes qui en sont le plus éloignées. Le droit à la santé est en jeu.

 

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Consultez la lettre ouverte dans La Presse ou téléchargez là en cliquant ici.