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Communiqué : crise du logement en Estrie

Communiqué de presse

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

CRISE DU LOGEMENT : BUDGET RÉVOLTANT !

 

Sherbrooke, le 2 avril 2022 – Les groupes de la société civile demeurent en colère contre le budget déposé par le ministre Girard le mardi 22 mars 2022. Un budget électoraliste qui aura un impact négatif sur l’appauvrissement de la population à faible et moyen revenu puisqu’il n’y a aucune mesure structurante afin de permettre à la population de se sortir la tête de l’eau.

Les 3 milliards 200 millions de dollars garochés par la fenêtre en distribuant un maigre 500 $ non récurrent pour contrer l’inflation auront un impact très modeste sur les augmentations substantielles des coûts liés au logement, à l’alimentation, au transport, etc. En plus, Revenu Québec va se servir en premier pour recouvrir de vieilles dettes. Ainsi, 1,2 million de contribuables n’auront pas accès en totalité ou en partie à leur 500$. Rappelons qu’à Sherbrooke, le coût du logement à lui seul a augmenté dans la dernière année de 8,7 % selon le rapport de la SCHL. Les dernières données nous indiquent qu’au Québec, l’inflation est de 4,7 %. Il est plus que temps de prendre cette crise sociale au sérieux.

Les sommes consenties dans le dernier budget pour respecter la promesse électorale de la CAQ sont nettement insuffisantes ; c’est à peine la moitié des 9600 logements sociaux non réalisés par les gouvernements précédents qui seront complétés. L’annonce du 1er avril du gouvernement du Québec de verser 14.3 millions aurait été donc bienvenue beaucoup plus tôt. Le gouvernement saupoudre ainsi des gouttes dans l’océan tout en annonçant un nouveau programme en habitation de logements locatifs teinté sinon inspiré de la stratégie canadienne du logement mettant fin ainsi au seul programme de logement social, Accès Logis.

Pour régler cette crise qui dure depuis près de 20 ans, nous exigeons la mise en œuvre d’une commission d’enquête publique, indépendante et itinérante qui prendra le temps d’évaluer les besoins réels afin de trouver des solutions à court, moyen et long terme. Il est aussi primordial de réaliser un grand chantier de logement social de 50 000 unités sur 5 ans, comprenant un nouveau programme de HLM de 10 000 unités au Québec.

Ce budget ne vient pas non plus résoudre les problèmes de sous-financement chronique des organismes communautaires, puisque les investissements annoncés pour les organismes en santé et services sociaux couvriront à peine 5% des besoins exprimés en Estrie selon nos calculs. De plus, l’accroissement des inégalités sociales rime avec un plus grand afflux de besoins de la population envers le communautaire et c’est notamment les organismes en défense collective des droits qui verront leur charge de travail augmenter, sans ressource financière supplémentaire réellement significative.

Pour le milieu syndical et étudiant, c’est aussi une déception. Ce gouvernement choisit de creuser le déficit social pour payer une dette qui est largement maîtrisée et il n’investit pas pour assurer une plus grande accessibilité scolaire. Il n’y a rien de concret non plus pour enrayer la crise climatique qui touche et qui touchera davantage les personnes au bas de l’échelle sociale.

De plus, ce budget ne peut se targuer d’être féministe ! Encore une fois, il y a un sous-financement déconcertant des secteurs propres aux enjeux qui touchent particulièrement les femmes. Sans un budget sensible au genre, il est impossible de mettre en lumière les inégalités qui subsistent entre les femmes et les hommes ainsi qu’entre toutes les femmes. Les femmes continueront de s’appauvrir et de vivre des discriminations systémiques ou du sexisme ordinaire. Depuis 1995, le mouvement des femmes réclame qu’une analyse différenciée selon les genres et intersectionnelle soit appliquée à l’ensemble de l’appareil étatique de manière transversale puisqu’elle a amplement fait ses preuves. Il serait grand temps que le gouvernement passe des paroles à l’action.

Surpris.es, non ; en colère, oui, car les plus grandes oubliées de ce budget sont les personnes à faible et modeste revenu qu’on laisse à elles-mêmes sans outils et sans ressources pour combler minimalement leurs besoins essentiels.

La campagne électorale provinciale se pointe à l’horizon. Les forces communautaires, syndicales, étudiantes, environnementales et féministes seront là pour exiger des partis politiques des engagements pour empêcher un saccage de l’État et du filet social québécois pour que se loger et vivre décemment ne rime plus avec se ruiner !

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Communiqué tiré de la publication originale de ConcertAction Femmes Estrie. Téléchargez le communiqué en cliquant ICI.

Conférence de presse du G13: L’URGENCE D’UNE RELANCE ÉCONOMIQUE INCLUSIVE

 

Contrer l’invisibilité systémique des femmes, une situation aggravée par la crise sanitaire :

L’URGENCE D’UNE RELANCE ÉCONOMIQUE INCLUSIVE

Montréal le mardi 23 février 2021 – À quelques semaines du dépôt du budget, les 20 groupes et regroupements provinciaux féministes membres du G13 joignent leurs voix pour demander au gouvernement d’inclure et d’impliquer les femmes dans sa relance économique post-COVID. « En plus de mener leurs revendications spécifiques à leurs secteurs d’intervention et aux femmes représentées, les groupes membres du G13 font front commun pour exiger une relance économique féministe » souligne Graciela Mateo, co-porte-parole du G13. Rassemblées en conférence de presse devant les bureaux du premier ministre, les co-porte-paroles ont martelé l’importance de combattre l’invisibilisation des femmes et de leur travail.

« La pandémie a accentué les inégalités liées au genre et aux facteurs tels que la race, la situation économique, le handicap, l’orientation sexuelle et les différents éléments intersectionnels de nos expériences, explique Marie Josèphe Pigeon, co-porte-parole du G13. Il faut prendre acte des effets genrés multidimensionnels de la pandémie, particulièrement dans les domaines de la santé, de la violence fondée sur le genre, de la sécurité économique et de l’autonomisation des femmes. L’impact de la COVID sur les conditions de vie et de travail des femmes noires dans le domaine du soin est un exemple éloquent, surtout les expériences des femmes demandeuses d’asile travaillant dans les CHSLD. Il est donc essentiel de centrer la relance économique autour des besoins et des expériences de celles qui se trouvent aux marges ».

Pour combattre efficacement le processus d’invisibilisation des femmes – aggravé par la crise sanitaire – les membres du G13 réclament que l’analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) soit une priorité gouvernementale. « L’ADS+ doit être une condition préalable à l’élaboration des lois, règlements, politiques, plans d’action et budgets du gouvernement, martèle Karine-Myrgianie Jean-François, co-porte-parole du G13. Les politiques fiscales doivent être évaluées en fonction de leurs impacts sur toutes les femmes, surtout celles qui sont les plus aux marges. De plus, des mesures doivent être prises et mises en place afin de réaliser les droits de toutes ».

Le regroupement a ainsi déposé un mémoire dans le cadre des consultations prébudgétaires dans lequel il émet quatre recommandations, notamment celles d’investir dans la santé et la sécurité des femmes, mises en péril par la pandémie et de renforcer le filet social grâce à des mesures fiscales progressives pour le financement de programmes sociaux, de services publics et en soutien aux groupes d’action communautaire autonome. « Il est également essentiel que la relance tienne compte des enjeux spécifiques et systémiques au recul de l’emploi des femmes, consécutifs à la crise économique et sanitaire, explique Yasmina Drissi, co-porte-parole du G13. On ne peut se contenter d’un énième budget focalisant sur les secteurs d’emploi où les hommes sont surreprésentés, surtout pas au détriment de mesures réellement inclusives favorisant la mixité en emploi ».

Consultez le mémoire du G13

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Pour informations et demandes d’entrevue
Éliane Legault-Roy, relationniste
Cell. : 514-692-4762
eliane@beteferoce.com

Les membres du G13
Action santé femmes
Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale
Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine
Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle
Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail
DAWN-RAFH Canada
Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec
Fédération des femmes du Québec
Fédération des maisons d’hébergement pour femmes
Fédération du Québec pour le planning des naissances
Femmes Autochtones du Québec
L’R des centres de femmes du Québec
Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Regroupement Naissance-Respectées
Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel
Relais-femmes
Réseau d’action pour l’égalité des femmes immigrées et racisées du Québec
Réseau des lesbiennes du Québec– Femmes de la diversité sexuelle
Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec
Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes