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Communiqué : action choc pour le droit à l’avortement

Communiqué de presse

Journée mondiale d’action pour la santé des femmes: Action choc pour le droit de toutes les femmes à l’avortement et à la santé!

Québec, 28 mai 2022 – Le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN) a appelé les femmes à prendre part à une action choc sur la terrasse Dufferin. En cette Journée mondiale d’action pour la santé des femmes, le RGF-CN revendique pour toutes les femmes un meilleur accès à l’avortement, ainsi qu’un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire.

Par cette action choc et symbolique, les femmes ont choisi de transformer leurs corps en messages politiques afin de rappeler leur droit de pleinement contrôler leur corps et leur maternité.  « Par cette action, nous souhaitons créer une image forte et puissante qui démontre toute la violence que ces attaques à l’avortement constituent pour les femmes et pour leur intégrité physique et morale. C’est leur vie que l’on met en danger lorsqu’on attaque le droit à l’avortement », s’insurge Élise Landriault-Dupont du RGF-CN.

Le droit à l’avortement attaqué au Canada aussi

Le RGF-CN se positionne en solidarité avec les femmes, les personnes trans et non-binaires des États-Unis afin de dénoncer haut et fort les attaques au droit à l’avortement qu’elles subissent. « Nous tenons à contrecarrer l’influence qu’une telle décision pourrait avoir au Canada. Et bien que les attaques contre ce droit soient nombreuses ici aussi, il est important de rappeler que la jurisprudence établit clairement la légitimité du droit à l’avortement au Canada » poursuit la porte-parole. Rappelons qu’à pareille date l’an dernier, le Parti conservateur du Canada a défendu un projet de loi à la Chambre des communes visant à limiter l’accès à l’avortement, son 7e projet de loi depuis 2007.

Plusieurs obstacles nuisent au droit à l’avortement au Canada : les temps d’attente; les lois restrictives de certaines provinces; les distances à parcourir et les inégalités d’accès selon le lieu de résidence; la disponibilité de la pilule abortive; le statut migratoire des femmes. L’accès réel à l’avortement varie beaucoup d’une région à l’autre du Québec et du Canada.

Dans la grande région de la Capitale-Nationale, il n’y a qu’une clinique pour desservir toute la population. Le temps d’attente pour avoir un rendez-vous peut aller jusqu’à 4 ou 5 semaines. De plus, au Québec, la méthode non chirurgicale (pilule abortive) n’est pas facilement accessible : les délais d’attente et les restrictions imposées par le Collège des médecins du Québec en limitent son utilisation. 61 % des Québécoises ne connaissent pas l’existence de cette option.

L’accès réel à tous les soins de santé

Le RGF-CN, de concert avec le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, est préoccupé par l’avenir du réseau de la santé actuellement fissuré de toute part. La surcharge des travailleuses du système de la santé et des services sociaux; le manque de volonté politique en ce qui a trait à la sécurisation culturelle des personnes autochtones; la difficulté pour les femmes ayant un handicap d’avoir accès à certains services de santé ou services sociaux; l’absence de couverture pour les femmes à statut migratoire précaire; le délestage vers le privé et le milieu communautaire; tout cela doit cesser.

En cette Journée mondiale d’action pour la santé des femmes, nous revendiquons que l’avortement, ainsi que tous les soins de santé et les services sociaux, publics, gratuits, universels et de qualité soient réellement accessibles pour toutes les femmes, et ce, sur l’ensemble du territoire.

 

Le RGF-CN regroupe des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et travaille la défense des droits et des intérêts de toutes les femmes, l’égalité des femmes entre elles, l’amélioration des conditions de vie.

Lettre ouverte du RGF-CN en réaction à l’annonce de l’arrêt Roe v. Wade au États-Unis

L’avortement est un droit et doit le rester!

La menace au droit à l’avortement qui plane aux États-Unis ces jours-ci ne nous surprend pas, pourtant elle doit vivement et collectivement nous alarmer. Si la Cour suprême américaine venait à invalider l’arrêt « Roe versus Wade » en juin prochain, texte qui constitue le fondement du droit à l’avortement américain, il s’agirait d’un retour en arrière de 50 ans ! Chaque État pourra alors choisir sa propre législation et ce sont 26 États conservateurs qui sont prêts à interdire complétement l’avortement.

Les groupes de femmes, particulièrement les groupes libre choix de partout dans le monde, ne sont pas surpris, travaillant d’arrache-pied depuis des décennies à contrer l’influence des groupes anti-choix et de la droite conservatrice.

Elle ne nous surprend pas mais nous affecte grandement, car la précarité face au droit et à l’accès à l’avortement existe ici aussi. Tous les jours, les groupes anti-choix raffinent leurs stratégies de lobbying et leur fonctionnement pour accroître leur influence. Plus de trente ans après la décriminalisation de l’avortement, cette question a refait surface lors de la dernière campagne électorale fédérale. En mai 2021, le parti conservateur canadien présentait un projet de loi visant à limiter l’accès à l’avortement, son 7e depuis 2007.

Au Québec, on peut penser à la campagne « Ta raison c’est la bonne https://www.taraison.ca/ », première campagne d’information au droit à l’avortement au Québec ; aux nombreuses actions organisées en réponse au mouvement anti-choix ; à l’accompagnement quotidien des femmes, des personnes trans et non-binaires dans un choix libre et éclairé concernant leur santé sexuelle et reproductive.

Pourtant, l’avortement fait partie de la vie de tous et toutes. Au Québec, 1 femme sur 3 aura recours à l’avortement au cours de sa vie. Et au Canada, 1 naissance sur 4 est due à un échec de contraception ! Personne n’est à l’abri d’une grossesse imprévue, mais toutes devraient avoir le choix de la poursuivre ou non.

Tout recul dans le droit à l’avortement constitue non seulement une atteinte aux droits fondamentaux des femmes, des personnes trans et non-binaires, mais également une menace à la santé publique. Rappelons que malgré les lois interdisant les interruptions de grossesse, les avortements continuent. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 300 000 femmes meurent chaque année de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, notamment en raison d’avortements pratiqués dans de mauvaises conditions de sécurité.

Une question de droit… et d’accès !

Bien que l’avortement soit légal au Canada, il faut rappeler que sa légalité ne constitue pas de facto un accès réel. Plusieurs obstacles limitent le droit à l’avortement au Canada : les inégalités d’accès selon le lieu de résidence, les délais d’attente, les lois restrictives de certaines provinces, l’objection de conscience du personnel médical, le statut migratoire ou la difficulté d’accès à la pilule abortive. Par exemple, dans la grande région de la Capitale-Nationale, il existe une seule clinique pour desservir toute la population, limitant l’accès des femmes vivant à distance de la ville de Québec et pouvant augmenter les délais d’attente.

Le droit des femmes de contrôler leur corps et leur maternité est fondamental. Aucun recul à cet égard ne peut être toléré, ici ou ailleurs. Tout doit être mis en œuvre pour améliorer les services actuels et faciliter l’accès à l’avortement libre, sécuritaire et gratuit pour toutes les personnes qui doivent y avoir recours, incluant celles qui ne sont pas couvertes par l’assurance-maladie publique, et ce, en respectant le choix de la méthode.

L’avortement est un droit et doit le rester. Nous ne pouvons pas risquer de prendre ce droit pour acquis.

Mélanie Leblanc et Élise Landriault-Dupont, co-coordonnatrices au Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGF-CN)

Sylvie Pedneault, directrice générale de S.O.S Grossesse

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