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Dévoilement des résultats du sondage d’opinion dirigé par Récif02

Pour publication immédiate

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Alma, 9 février 2022 – C’est aujourd’hui qu’avait lieu le dévoilement des résultats du sondage d’opinion dirigé par Récif 02 – Table régionale de concertation des groupes de femmes Saguenay–Lac-Saint-Jean.

L’événement qui a eu lieu sur la plateforme Zoom, a rassemblé 33 personnes provenant des différents médias et des milieux communautaires et de la santé.

Réalisé dans le cadre du projet Santé et bien-être des femmes financé par le CIUSSS Saguenay–Lac-St-Jean, plus de 1050 femmes ont répondu à ce sondage d’opinion visant à connaitre quelle devraient être les priorités en Santé des femmes de la région pour les prochaines années.

À la fin de l’année 2021, la firme experte Segma recherche ainsi que les partenaires et les employées de Récif 02 ont déployé toutes leurs ressources afin de sonder aussi les femmes plus difficilement rejoignables par les voies traditionnelles des sondeurs afin de connaitre l’opinion des femmes en général, mais aussi celle qui vivent une situation de vulnérabilité. Ainsi, certains groupes de femmes, souvent invisibles lorsque la cueillette de données n’est faite que par téléphone ou internet, ont enfin pu être représentés dans les résultats (femmes autochtones, femmes de la diversité sexuelle, etc.).

« Nous avons mis sur pied un comité de femmes responsables de réaliser la mesure 5 du plan d’action du gouvernement en santé et bien-être des femmes. La concertation étant au cœur de la mesure 5, les femmes de ce comité ont décidé de consulter et d’entendre l’opinion de plus de femmes, et de cibler certains groupes de femmes que nous n’entendons jamais. C’est ainsi que l’idée d’un sondage d’opinion, mené par une firme experte est venue. En ayant combiné les façons traditionnelles de sonder et les nombreuses cueillettes sur le terrain, nous avons obtenu les réponses de groupes de femmes qui sont autrement invisibles. Les réponses des femmes à ce sondage d’opinion est un outil précieux et le CIUSSS pourra les utiliser dans les prochaines années pour prendre d’importantes décisions. » Lynn Renaud, agente de développement à Récif 02.

« Pour les femmes, les grandes priorités d’intervention pour améliorer la santé et le bien-être des femmes de la région sont l’accès aux soins de santé, la violence sexuelle et les agressions sexuelles ainsi que la santé mentale » constate Marc Bouchard, consultant de Segma recherche. Il précise que « Malgré les différences d’âge, on sent une certaine homogénéité générationnelle dans les priorités ». Un autre constat important du sondage concerne les jeunes femmes de 16 à 24 ans qui vivent beaucoup de détresse (anxiété et stress) et leur état s’est plus souvent dégradé depuis la pandémie. Quant aux femmes âgées, celles-ci ont priorisées les soins à domicile.

Récif 02 – Table de concertation des groupes de femmes Saguenay–Lac-Saint-Jean représente plus de vingt groupes de femmes. Récif 02 intervient dans plusieurs sphères de la vie sociale, politique, économique et culturelle susceptibles d’influencer les conditions de vie des femmes de notre région.

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Source :
Lynn Renaud, agente de développement, Récif 02 418 321-3344 ou 418 480-3644 lynn.renaud@recif02.com

Téléchargez le communiqué version PDF en cliquant ICI.

Lettre ouverte au Premier ministre pour le droit des femmes à la santé

Monsieur Legault, le droit des femmes à la santé est en jeu

Linda Crevier, présidente du Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec (RTRGFQ)

La pandémie, et particulièrement Omicron, a poussé à son extrême un système de santé que l’on savait fragile depuis des années. Face à un réseau fissuré de toute part, un examen en profondeur s’impose. Force est de constater qu’il faudra rebâtir notre système différemment. Pour ce faire, les obstacles à l’accessibilité des services sociaux et de santé qui sont longtemps restés dans l’angle mort et qui touchent particulièrement les femmes devront être pris au sérieux par le gouvernement de François Legault.

Services centralisés, privatisés, tarifés, femmes larguées par la complexité du réseau et surtout confrontées aux violences commises par les institutions de la santé. L’ensemble des 17 Tables régionales de groupes de femmes et le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec prennent aujourd’hui le crayon pour alerter le Premier ministre à ces entraves au droit à la santé. Le gouvernement doit s’y attaquer pour que toutes les femmes aient rapidement un réel accès à des services sociaux et de santé publics, gratuits, universels et de qualité sur l’ensemble du territoire.

Des souffrances alimentées par les institutions

Dans les 17 régions du Québec, les groupes de femmes nous rapportent des cas montrant que le réseau de la santé arrive difficilement à prendre en compte l’aspect multidimensionnel des femmes. Par exemple, au sein d’une ressource en santé mentale, une femme rapporte la violence vécue dans un contexte conjugal. Celle-ci se fait blâmer et répondre que son trouble de santé pourrait être la cause de cette violence. Elle est réduite à une seule chose : son état mental. Il en est de même pour une femme confrontée à la grossophobie au sein du réseau. Ses enjeux de santé sont le plus souvent réduits à son poids. Une autre femme voit sa situation médicale banalisée en raison d’un préjugé quant à la plus grande tolérance des femmes noires à la douleur. Cela entraîne des délais dans son diagnostic.

Ces attitudes bien réelles causent des souffrances physiques et psychologiques aux femmes qui les subissent et affectent leur accès à des soins de qualité. L’an dernier, la mort de Joyce Echaquan a mis un visage sur cette forme de violence pernicieuse commise dans ou par une institution. Cette violence institutionnelle met particulièrement en danger la santé et la vie des femmes autochtones, dont plusieurs vivent en situation de vulnérabilité sociale, et de nombreuses autres femmes vivant à la croisée des oppressions.

Les services inadaptés voire refusés à certaines femmes sont un autre exemple de cette violence qui engendre leur exclusion du système de santé et de services sociaux. Des femmes ne peuvent bénéficier de services, telle une mammographie, parce que les équipements ne sont pas adaptés à leur situation de handicap. D’autres se voient refuser l’accès à l’adoption ou à la reproduction assistée en raison de leur contexte de handicap. Par ailleurs, le virage numérique dans l’octroi de services ou la prise de rendez-vous crée une fracture d’accès pour les femmes aînées, celles avec un faible niveau de littératie ou encore celles habitant des territoires où la connexion internet est insuffisante.

Enfin, nous observons au sein du réseau une violence institutionnelle envers son personnel composé d’une majorité de femmes, et dans certaines régions de travailleuses sans-papiers, réfugiées, immigrantes et racisées, aux prises avec des conditions de travail intenables. Le sous-financement historique des services publics a engendré un réseau dont le fonctionnement repose sur la surcharge, la sous-rémunération, la non-reconnaissance voire l’exploitation de leur travail. Ces femmes en paient le prix par leur santé et leur appauvrissement.

Des gains historiques compromis

Ces enjeux vécus par les femmes se tournant vers le système de santé et par celles qui y travaillent s’inscrivent dans un continuum de violences genrées. Les gains pour le droit à la santé et pour l’égalité des femmes qui ont découlé de la mise en place du réseau public de la santé et des services sociaux sont sérieusement compromis.

Il y a un an, à la sortie du Plan d’action en santé et bien-être des femmes, le gouvernement Legault déclarait que leur santé est au cœur de ses préoccupations. Aujourd’hui, nous lui demandons s’il reconnaît les obstacles évoqués et s’il est prêt à agir dès maintenant de manière structurante pour les éliminer. Il est essentiel que le Québec ait des services sociaux et de santé véritablement accessibles aux femmes qui en sont le plus éloignées. Le droit à la santé est en jeu.

 

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